L'asthme
c'est quoi ?
L'asthme est une maladie inflammatoire chronique qui entraîne une hyperractivité des bronches et des bronchioles entraînant des crises d'essoufflement, de toux, de respiration sifflante et une sensation d'oppression thoracique.
Lors d'une crise d'asthme, plusieurs phénomènes se produisent simultanément dans les voies respiratoires :
Les muscules lisses qui entourent les bronches se contractent de manière excessive, un phénomène appelé bronchoconstriction, ce qui réduit considérablement le diamètre des voies aériennes.
Par ailleurs, les glandes bronchiques produisent une quantité excessive de mucus épais, qui peut obstruer davantage les bronches et gêner le passage de l’air.
Ensuite, la muqueuse qui tapisse les bronches subit un œdème, c’est-à-dire un gonflement dû à l’inflammation, aggravant encore le rétrécissement des voies aériennes.
Ces différents facteurs combinés rendent la respiration particulièrement difficile.
Les éléments déclencheurs
L'asthme peut être dû à différents facteurs. Le plus souvent, il s'agit de l'association d'une prédisposition génétique et de facteurs environnementaux dont l'impact varie selon les individus.
Identifier les facteurs déclenchants permet non seulement de limiter l'exposition en adoptant des comportements préventifs et en ajustant son environnement, mais aussi d'adapter les traitements en cas de symptômes.
Faites bien attention !! Toutes les personnes asthmatiques ne sont PAS toutes sensibles aux mêmes facteurs. Il est important de bien se renseigner sur les facteurs d'environnement susceptibles de favoriser ou de déclencher des crises afin de parvenir à un contrôle de votre asthme.
Une bonne compréhension de ces éléments, tels que les allergènes (pollen, acariens, moisissures) ou les irritants (pollution, fumée, produits chimiques), vous donnera les moyens de mieux gérer votre asthme au quotidien.
Être bien informé reste une clé essentielle pour prévenir les complications et améliorer sa qualité de vie.
Les examens pour détecter l'asthme
Le diagnostic d'asthme est établie à partir d'une combinaison d'examens cliniques, de tests fonctionnels respiratoires et parfois d'analyses biologiques qui vont permettre de confirmer la maladie, d'en évaluer la sévérité et d'identifier les facteurs environnementaux ou allergiques qui peuvent déclencher les crises.
Un diagnostic précis est essentiel pour mettre en place un traitement personnalisé et efficace adapté aux besoins de tou·te·s.
Voici un développement détaillé des examens les plus courramment utilisés pour détecter l'asthme :
Examen clinique
Il s'agit d'un entretien approfondi entre vous et le médecin qui vise à recueillir des informations précises sur vos symptômes et leur contexte d'apparition.
Les questions portent sur la nature des signes (toux, sifflements, difficultés respiratoire), leur fréquence, leur intensité, ainsi que les facteurs déclenchants, comme l'exposition aux allergènes, les infections respiratoires ou l'exercice physique.
L'objectif est également de reconstituer votre historique médical, vos antécédents familiaux et l'impact des symptômes sur votre vie quotidienne.
L'exament clinique est également l'occasion d'ausculter vos poumons à l'aide d'un stéthoscope afin de détecter des bruits respiratoires spécifiques, tels que des sibilants (sifflements) qui pourrons orienter le médecin à diagnostiquer un asthme.
Toutefois, ces bruits ne sont pas toujours présents, surtout en dehors des crises.
Cet examen est souvent complété par la prise de constantes vitales pour évaluer votre état général.
Spirométrie (Exploration Fonctionnelle Respiratoire - EFR)
La spirométrie est un examen permettant d'évaluer votre fonction respiratoire. Il vous sera demandé de souffler le plus fort et le plus vite possible dans un appareil, le spiromètre, qui mesure et enregistre divers paramètres respiratoires :
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Le Volume Expiratoire Maximal en une Seconde (VEMS), qui correspond au volume d'air expulsé au cours de la première seconde d'une expiration forcée.
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La Capacité Vitale Forcée (CVF), qui représente le volume total d'air expulsé lors d'une expiration forcée.
Lors d'un suivi à long terme, les personnes souffrant d'asthme sont amené à refaire des examens de spirométrie pour évaluer l'efficacité des traitements et surveiller l'évolution de la maladie au fil des années.
Ces données permettent d’évaluer l’état des voies respiratoires. En cas d’asthme, le VEMS est souvent réduit, reflétant une diminution du débit d’air liée à une obstruction bronchique.
Pour affiner le diagnostic, le test peut être répété après l’administration d’un bronchodilatateur, un médicament qui dilate les bronches, on appelle cela un test de réversibilité bronchique.
Une amélioration significative du VEMS (supérieure à 12% à 200mL) après ce traitement indique une réversibilité de l'obstruction bronchique, qui est un critère diagnostique de l'asthme permettant de le distinguer d'autres maladies respiratoires chroniques, telles que la BronchoPneumopathie Chronique Obstructive (BPCO).
Tests de provocation bronchique
Ces tests sont effectués lorsque le diagnostic d'asthme est incertain, en particulier si les symptômes sont intermittents ou peu spécifiques. Le but est de provoquer une obstruction des voies respiratoires en exposant le patient à :
• un agent irritant (par exemple, la méthacholine) : il consiste à inhaler des doses croissantes de cette substance irritante sous supervision médicale stricte, entre chaque dose une spirométrie est réalisée pour mesurer le VEMS. Le test s’arrête lorsqu’une diminution significative du VEMS est détectée, indiquant une sensibilité excessive des voies respiratoires. Plus les voies bronchiques réagissent à de faibles doses, plus l’hyperréactivité est marquée.
• à un effort physique contrôlé : Recommandée lorsque les symptômes apparaissent uniquement à l’effort. Cette épreuve consiste à pratiquer une activité physique contrôlée (course, marche sur tapis roulant ou vélo stationnaire) pendant 6 à 8 minutes toujours sous surveillance médicale stricte. Une spirométrie est effectuée avant et après l’effort. En cas d’asthme induit par l’effort, une diminution significative du VEMS est observée après l’activité.
Tests allergologiques
Si une origine allergique est suspectée, des tests allergologiques sont réalisés pour identifier les allergènes responsables. Les tests cutanés (prick tests) consistent à appliquer de petites quantités d’allergènes sur la peau, généralement de l’avant-bras, et à observer une éventuelle réaction.
Autre alternative avec le dosage des immunoglobulines E (IgE) grâce à l'analyse d'un échantillon de votre sang.
Les IgE sont des anticorps produits par le système immunitaire dans votre corps lors d'une réaction allergique, ils se lient aux allergènes déclenchant une réponse inflammatoire responsable des symptômes.
Ces tests permettent d’adapter la prise en charge en évitant les allergènes identifiés ou en proposant une désensibilisation.
Débit expiratoire de pointe (Peak Flow meter)
Le Débit Expiratoire de Pointe (DEP) est un appareil portable qui permet de surveiller soi-même régulièrement et simplement le souffle. Il faut l'utiliser sur plusieurs jours ou semaines pour mesurer la vitesse maximale à laquelle vous pouvez expirer.
Il est important de noter ses mesures matin et soir, ainsi que lors des épisodes de gêne respiratoire. Une variabilité importante du débit expiratoire (supérieure à 20 %) entre les différentes mesures est un indice d’asthme.
Ce test est particulièrement utile pour diagnostiquer et surveiller les personnes présentant un asthme intermittent ou léger.
Oxymétrie ou gaz du sang
L'oxymétrie mesure la saturation en oxygène du sang grâce à un capteur placé sur le doigt. En cas d'exacerbation sévère de l'asthme, une baisse de la saturation peut indiquer une hypoxie.
Dans des cas graves, un gaz du sang peut être réalisé pour analyser la concentration en oxygène et en dioxyde de carbone, ainsi que le pH sanguin. Ces examens sont surtout utilisés en urgence ou chez des personnes présentant des symptômes sévères.
Radiographie pulmonaire ou scanner
Bien que non spécifique à l’asthme, une radiographie thoracique ou un scanner peut être réalisé pour exclure d'autres causes des symptômes respiratoires, comme une infection, une tumeur, ou un pneumothorax.
Chez les personnes asthmatiques, les examens d’imagerie sont souvent normaux, mais ils peuvent révéler des signes indirects, comme une hyperinflation pulmonaire.
Adopter les bons réflexes au quotidien
Évitez les facteurs déclenchants
Les efforts physiques peuvent provoquer des crises d'asthme, en particulier si l'atmosphère est froide et sèche. Faire du sport reste toutefois possible et même conseillé.
Échauffez-vous convenablement
Prendre son traitement immédiatement avant une activité vigoureuse ou un exercice empêche généralement la bronchoconstriction induite par l'exercice.
Privilégiez les piscines où la concentration de chlore est maintenue en dessous de 0.5 PPM%.
Gare aux pics de pollution
limitez votre temps passé à l'extérieur
surveillez la qualité de l'air
Gardez les vitre de votre voiture fermées
Évitez les activités physiques en plein air à proximité des routes en particulier l'après-midi et le soir.
Les crises d'asthme peuvent apparaître à la suite d'une exposition à des allergènes: poils d'animaux, pollens, acariens, moisissures, aliments spécifiques...
Un bilan chez un allergologue peut donc être utile pour identifier les allergènes en cause et les éviter, voire envisager une désensibilisation.
Si vous souffrez d'allergie aux pollens ou de rhyme des foins, évitez les activités à l'extérieur pendant les pics saisonniers d'alergènes. Portez des lunettes et un chapeau si vous sortez et rincez-vous les cheveux et les sourcils en rentrant.
Passez l'aspirateur régulièrement et utilisez une literie adaptée
Hors pics de pollution ou de pollens, aérez régulièrement votre chambre si vous souffrez également d'allergies aux acariens.
Comment savoir si mon asthme est contrôlé ?
Avoir un asthme bien contrôlé permet d'éviter la survenue de crises, des exacerbations, limiter les symptômes et améliorer votre qualité de vie.
Votre asthme est considéré comme "bien contrôlé" si, au cours des 4 dernières semaines :
• Vous avez peu (moins de 2 fois par semaine) de symptômes diurnes (toux, sifflements, oppression thoracique, essoufflement).
• Vos activités quotidiennes (sport, travail, tâches ménagères) ne sont pas limitées par l’asthme.
• Vous ne vous réveillez pas la nuit à cause de l’asthme.
• Vous n’avez pas besoin de votre traitement de secours plus de 2 fois par semaine.